Merci Chez et en attendant j'espère que ta grossesse commence bien !
Ah oui tu ne savais pas que les gens disaient encore Parigots ? Je viens de Rhône-Alpes et là-bas c'est encore courant, surtout dans les petites et moyennes villes, assorti de beaucoup de mépris pour la capitale. Je me rappelle qu'enfant et ado j'étais une des seules à être sympa quand je croisais des Parisiens en vacances ou autres qui demandaient leur chemin. Ils en étaient tout choqués parce que ça faisait des heures qu'ils tentaient d'aborder quelqu'un et ils se faisaient refouler plus ou moins grossièrement. Sans compter ceux qui devaient rester pour des raisons persos ou pro dans le coin pour un mois, un an, plus et qui déprimaient sévèrement... Moi je les ai toujours appréciés. Ils avaient la chance d'avoir vu et fait des choses très variées depuis l'enfance (l'avantage d'une capitale) et ils avaient plein d'histoires passionnantes à raconter, j'apprenais beaucoup d'eux. C'est même comme ça que j'ai su qu'il existait certaines études, certains métiers dont je n'aurais jamais entendu parler sinon ! Pour ça j'en suis reconnaissante mais le sentiment n'est pas partagé hélas donc je n'ai pas eu de soutien pour partir étudier ou travailler là-haut. Même au jour d'aujourd'hui tout le monde me demande quand est-ce que je quitte la capitale ? Quand est-ce que j'en aurais marre ? Et d'essayer de chercher la bête genre "tu vois, si tu n'étais pas allée là-bas, tu serais plus détendue, tu aurais moins de pollution, tes enfants pourraient voir du vert tous les jours...".
Mouais moi je me rappelle les années de désespoir sans une seule conversation ou sortie intéressante dans mon enfance, même avec l'école (pas de musées ou autres où nous emmener sans exploser le budget, même pour des trucs genre voyage à l'étranger, classes nature ou neige, c'était serré et donc très rare).
Les années de moral à zéro pendant l'adolescence parce que pas de concerts (aucun artiste veut passer dans les coins paumés même s'il y a des salles), les cinémas qui ne passent que le top 10 d'Hollywood (ah on les a bouffés les Taxis 1-2-3 etc par exemple), toutes les infrastructures de loisirs inaccessibles sans une voiture (et les parents veulent ni prêter la leur, ni t'emmener, t'as qu'à rester réviser chez toi ou aller chez l'esthéticienne avec des copines si tu t'ennuies), les transports qui commencent à 8h et finissent à 22h pile et ne roulent pas les dimanches (un bus le matin et un bus le soir, sauf hyper centre-ville bien sûr).
Puis ensuite tu grandis et là côté études, c'est le drame. Il n'y a que le service minimum des filières générales. Tu veux viser plus haut ? Tu es intelligent ? Mais tes parents bossent tous les deux ? Dommage, pas de bourse ! Et les parents de dire "Ah non on est déjà assez matraqués en impôts, on va pas EN PLUS payer des études on ne sait où ! Mais pourquoi diable ne peux-tu pas te contenter de ce qu'il y a au coin de la rue !!!!! Si tu veux faire des trucs bizarres, tu le feras en cours d'adulte, quand tu te le payeras avec ton propre salaire !"...
Et là ça rejoint ta copine. Je crois que la génération de nos parents ne s'est pas rendue compte qu'un changement majeur s'opérait, que l'emploi était de moins en moins sûr et que certains métiers étaient amenés à disparaître avec la technologie. Ils étaient si méfiants de ces "ordis", de cet "Internet", j'en ai entendu tellement de leur âge dire "c'est une mode, ça passera" (même des profs !) qu'au final, aujourd'hui, beaucoup d'entre nous se retrouvent sur le carreau, pas faute pourtant d'avoir été curieux ou volontaires mais faute de ne pas avoir eu d'adultes fiables et encourageants autour d'eux et de vrais opportunités... Et oui, c'est dur à vivre, parce que ce n'est pas ta faute, toi tu avais des envies, tu étais jeune et tu ne demandais qu'à utiliser ton énergie. Et tu payes autant que ceux qui eux n'ont pas voulu, n'ont pas tenté...
Bref je veux pas faire subir ça à mes enfants (qui si ça se trouve voudront faire un truc banal qu'on trouve partout mdr, juste par esprit de contradiction). Je veux pas qu'adultes, comme moi, ils/elles me disent "ah j'aurais bien aimé faire tel métier, telles études, mais parce qu'on vivait dans un trou maman et que tu t'y accrochais, on a jamais pu et maintenant on déprime à faire un boulot qu'on aime pas pour manger, on verse notre larme devant ce qu'on aurait aimé découvrir et les expériences qu'on aurait aimé vivre au bon âge". Ah ça non le cauchemar, je le souhaite à personne !
Ce que j'aurais voulu, je ne sais pas... Si j'avais pu, je pense que j'aurais creusé l'informatique, c'était quelque chose qui m'intriguait fortement. Je pense que je serais genre community manager aujourd'hui XD ! J'ai tout de suite senti le potentiel d'Internet à l'époque. Avant même 18 ans, j'étais déjà modératrice de plusieurs forums. Mais chez moi on disait "L'informatique c'est un truc de mec ! Pourquoi tu t'intéresses pas à la coiffure ou l'esthétique comme les filles normales de ton âge ?". Mon frère bizarrement on lui disait rien. Il a réussi à arnaquer Pôle Emploi pour une formation et a échappé au parcours tout tracé "école de commerce anglais/espagnol" que ma famille avait prévu pour lui (faut dire que niveau grandes études y avait un peu que ça). J'ai pas eu la même chance. Pôle Emploi a su que me dire "on a pas d'argent et vous êtes trop vieille".
Sinon j'aurais creusé les langues. Je me pensais nulle mais contre toute attente, j'ai maîtrisé l'anglais très vite. Mais là-bas, jusqu'à récemment, pour les langues tu pouvais courir. Il y avait anglais, espagnol, un peu d'italien... Portugais et russe si tu cherchais trèèèès bien. Et... c'est tout. L'allemand n'était pas bien vu donc rare (pourtant j'aimais bien). Et les langues asiatiques surtout pas ! Parce qu'autrement tu imagines, j'aurais fait japonais ! Tout ce que je sais là, je l'ai appris seule et/ou avec l'aide de Japonais d'origine qui étaient venus se perdre du côté de Lyon. Et sous les moqueries bien entendu "Hein, pourquoi tu apprends le chinois ? (collector) Pff, ça veut dire quelque chose ces signes débiles ? Et à part pour lire des mangas, ça va te servir à quoi ? Tu veux aller bouffer du riz et des sushis chez eux ? Sinon tu sais tu peux aller dans un restaurant chinois hein ! Ce sera plus rapide !". Ah la la....
Une seule chance : il y avait un conservatoire et mes parents trouvaient qu'un instrument, ça faisait classe pour se vanter auprès des voisins, je crois même qu'à un moment ils nous imaginaient parcourant les salles de concert du monde entier sous les acclamations de la presse mdr ! Donc ils nous ont payé des cours de musique. Un peu le seul truc intéressant. Je ne sais pas ce que ton amie voulait faire exactement en musique mais je pourrais peut-être lui donner des cours ?
Sinon pour en revenir à grossesse/bébé... Oui une grossesse surprise c'est très dur, surtout si tu avais déjà des projets pour au moins les 3 prochaines années et que tu voulais pas non plus que tes enfants soient trop rapprochés. Déjà c'est stressant, tu te sens complètement trahie par ton corps surtout si t'as jamais eu de fausse alerte ou de frayeur avant et puis la décision... Il n'y en a pas en fait, tu te rends compte que la décision c'était de ne rien faire ce soir-là. Parce qu'ensuite, des deux choix, aucun n'est réellement le bon. Garder te demande toute une réorganisation, des sacrifices, peut-être même des difficultés financières et perso... Avorter tu sais que ça te suivra toute ta vie même si ça fait que trois jours. Et c'était out du moment que j'ai entendu le coeur qui battait déjà. Ce que je regrette, ce n'est pas ma fille, c'est d'avoir dit oui ce soir-là et ça me hantera toujours.
Et les questions "Où en serions-nous aujourd'hui ? Aurais-je pu mieux me consacrer à mon aînée ? Aurait-elle été encore plus épanouie ? Est-ce que j'aurais eu le temps comme ça de me former ou de travailler ? Mon mari aurait-il été moins fatigué et désagréable ces derniers temps ? Aurait-on pu faire un sway ? Aurait-on tenu un petit garçon à la même date ?". Peu à peu ça revient moins mais bon...
Je ne suis pas vraiment remise, même deux ans plus tard. Mais le fait d'avoir eu une très mauvaise année 2018 joue aussi je pense. Sans les choses qui nous sont arrivé même encore il y a un mois, le deuil aurait été plus facile, peut-être même déjà bien avancé. Comme je l'ai dit, je ne regrette pas la petite en elle-même, elle est mignonne, en bonne santé, sa soeur l'adore, c'est le portrait de papa... que demander de plus ? Mais mon petit garçon me manque, son absence me pèse. Et physiquement et mentalement, c'est encore à vif. Je déteste l'état de mon corps après deux grossesses à la suite, je déteste le fait d'être un peu coincée professionnellement, que ça pèse sur les finances... Mais je suis contente d'avoir des enfants, c'était mon rêve. Et bien sûr j'essaye de relativiser vis-à-vis de celles rien qu'ici qui traverse la stérilité, des fausses couches, des maladies...
Mais j'avoue, ça fait aussi du bien sur ces forums de pouvoir pleurer râler juste parce qu'on veut un sexe précis et être comprise et pas jugée. On sait notre chance hein, bien sûr, mais nous aussi on a nos déceptions...
Hello, Atomic hopefully you will see this! It has definitely been a while. I am not TTC, my cycles have been MIA for over a year, I'm quite certain. I have not been charting but haven't had it....
Not sure where to ask not TTC